Hypnose et anesthésie

annesthésie par l’hypnose :
Une technique naturelle, efficace et confortable.

Docteur Bruno GOMEZ - Anesthésiste réanimateur

L’efficacité de l’hypnose dans le traitement ou la prévention de la douleur aigue est remarquable.
L’explication de cette efficacité est en fait assez simple : La douleur est une notion variable d’une personne à l’autre mais surtout, chez la même personne, d’un moment à l’autre. 

Quand l’information de l’existence d’un stimulus douloureux arrive à notre cerveau, elle est reçue par un premier centre dont le rôle est d’enregistrer son existence.
Mais cette information parvient également à un deuxième centre dont le rôle est alors de procéder à une analyse discriminative, qualitative de cette douleur (sentir, avoir un peu mal, mal ou très mal).
Or, l’analyse effectuée par ce deuxième centre est soumise à des variations inhérentes à des facteurs émotionnels qui vont modifier le niveau de seuil entre sentir et avoir mal. Les exemples pratiques, quotidiens, ne manquent pas : malgré le nombre important d’hommes ayant mal au dos en France, aucun de ceux qui regardaient la finale France-Brésil de 1998, pendant le dernier quart d’heure, ne ressentait plus la moindre douleur.

Les applications en anesthésie sont multiples, tant en situation d’urgence qu’en situation dite réglée, c'est-à-dire hors urgence, et elles aboutissent toujours, sous réserve du respect de quelques règles et précautions, à une amélioration du confort et de la sécurité du patient ainsi que des conditions dans lesquelles le chirurgien ou l’opérateur réalise l’acte.

En effet, le résultat ne peut-être que positif :
Si le rôle de l’hypnose se limite à une relaxation avant une anesthésie classique, cette anesthésie sera de bien meilleure qualité à doses moindres, le réveil beaucoup plus confortable et le vécu bien meilleur. Si l’anesthésie est réalisée par la seule hypnose, ce qui est le plus souvent possible pour tous les actes assez ou moyennement douloureux, cela permettra d’éviter l’anesthésie classique et ses risques et inconforts potentiels. Pour ce qui est de la prévention ou du traitement de la douleur post-opératoire, il est possible de les « programmer » par l’hypnose, soit en cours d’intervention quand l’anesthésie est réalisée sous hypnose, soit en post-opératoire. L’efficacité est alors bien supérieure à celle de la plupart des traitements médicamenteux et ne s’accompagne d’aucun de leurs effets indésirables.

L’inconvénient est simple : Il faut beaucoup plus de temps et donc de disponibilité pour réaliser une hypnose que pour rédiger une ordonnance.
Car là est bien sûr le problème : L’hypnose nécessite des équipes sachant prendre le temps et travailler en silence, ainsi que des structures où il est possible de le faire.

Certains domaines d’activité semblent néanmoins parfaitement propices au développement de l’anesthésie par l’hypnose, comme par exemple la chirurgie dentaire chez les enfants, l’implantologie ou, bien sûr, la chirurgie esthétique.